Deux solistes pour un concerto, voilà qui est inhabituel ! Brahms composa son Double Concerto en signe de réconciliation avec le violoniste József Joachim, dont il avait pris parti pour l’épouse lors de leur divorce. Le duo instrumental est un parfait témoin de cette amitié renouvelée. Jamais violon et violoncelle ne se jalousent ; ce serait presque de la musique de chambre dans un écrin symphonique, d’autant que les deux interprètes, Jennifer Gilbert et Nicolas Hartmann, se connaissent parfaitement pour être tous deux solistes de l’Orchestre national de Lyon.Avec Kinah (un terme hébreux signifiant «chant funèbre»), Leonard Slatkin adresse une émouvante élégie à ses parents, la violoncelliste Eleanor Aller et le violoniste Felix Slatkin (qui aurait fêté ses cent ans en décembre 2015). Tous deux s’apprêtaient à jouer le Double Concerto de Brahms quand Felix mourut brutalement. D’où ces échos du Double Concerto plaçant Kinah sous le signe de l’inachèvement.La Symphonie de Franck couronne ce programme. À l’époque, dans le sillage de la défaite de 1871, ses influences allemandes firent polémique. Force est de reconnaître toutefois que Franck provoque moins qu’il ne réconcilie, et que le célèbre solo de cor anglais est un magnifique moment de paix.

Bis :Reinhold Glière - « Canzonetta »