En 1990, Ton Koopman enregistra, à la tête d’un Orchestre baroque d’Amsterdam et d’un choeur très réduits, un Requiem de Mozart dont la rapidité prit les critiques de court ; offrant à l’oeuvre une clarté qu’on ne lui connaissait guère, il parvenait à l’alléger sans en altérer la charge dramatique, ni sombrer dans la précipitation. Vingt ans plus tard, Ton Koopman reprenait le chef-d’oeuvre mozartien à l’Auditorium de Lyon ; le concert fut enregistré, filmé et largement diffusé. Revoici donc notre artiste en résidence dans ce Requiem qu’il affectionne particulièrement, avec un quatuor de solistes exceptionnel ; on y reconnaîtra Sylvia Schwartz, troublante Susanne des Noces de Figaro au Teatro Real de Madrid, et dont la récente prestation dans la Neuvième de Beethoven, au Festival Berlioz avec l’Orchestre national de Lyon, a soulevé l’enthousiasme. La première partie formera un véritable vestibule au Requiem, parce que Mozart lui-même apprit beaucoup en transcrivant certains opéras et oratorios de Haendel. Les trois concertos choisis purent d’ailleurs servir d’intermèdes aux vastes fresques bibliques, offrant un noble dialogue de vents dans le Concerto à deux choeurs (instrumentaux), ou faisant sonner l’orgue dans l’un des premiers concertos de son histoire.