À peine installé à la console, Cameron Carpenter éblouit l’auditeur, non seulement par les paillettes de ses costumes de scène, mais aussi par cette incroyable virtuosité avec laquelle il s’approprie parfois le répertoire pianistique le plus difficile de Chopin ou de Liszt. Si l’habit ne fait pas le moine, le look inattendu de l’interprète est une première manifestation de sa personnalité singulière.Ce jeu ébouriffant, tout laisse imaginer qu’il en gratifiera les auditeurs dans la Passacaille de Bach, qu’il aborde comme une fresque extrêmement colorée, mais aussi dans l’improvisation sur Le Sacre du Printemps, clin d’oeil aux Happy Days consacrés au ballet de Stravinsky.Entre ces deux pôles imposants, on retrouvera le grand répertoire de l’entre-deux-guerres : une touche populaire dans les Variations sur un noël de Dupré (sur le Noël nouvelet), un climat féerique dans Naïades de Vierne, tandis que la Toccata du même Vierne ou Dieu parmi nous de Messiaen apporteront la grandeur et l’éclat. Entre spectacle et brio, voilà un orgue totalement désacralisé et décomplexé.

Dans le cadre des Happy Days #1, «Le Sacre du Printemps».