Manon était «l’air de l’Amour même», nous dit son créateur, l’abbé Prévost, dont le roman publié en 1731 fit scandale : partagée entre son amour sincère pour des Grieux et l’appât du luxe incarné par son mariage avec Lescaut, Manon mène tout le monde – elle comprise – à sa perte. Cette héroïne à la fois frivole et brûlante inspira au moins quatre ouvrages lyriques (Auber, Massenet, Puccini et Henze), dont celui de Massenet reste le plus joué, presque à l’égal de Werther. L’ouvrage progresse sur fond de fête vers la tragédie finale, sorte de Traviata à la française où l’héroïne trouve la rédemption dans son propre sacrifice. Au sommet d’un plateau de premier rang, Vannina Santoni incarne ce rôle dans lequel elle a triomphé à l'Opéra de Monte-Carlo.

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